Stage - Du corps sensible au corps joueur du clown

Clôture des inscriptions le 17 juillet 2022

Le clown vogue sur le vivant de sa chair sans chercher à en comprendre le sens. Il vit pleinement ses jeux, sans aucune autre volonté que celle du plaisir, du vibrant. Il atteint ce que Marc Vella appelle le « festin de la vie », cet endroit où tout ne fait qu'un et où ni le temps ni l'espace n'ont d'autres repères que la musique de la vie. Cette musique en fait un être anarchique qui navigue au gré des mouvements de sa sensibilité, et qui, dans cet envol, se surprend constamment.

Les intervenantes :

Sylvie Bernard

Comédienne de formation, j’expérimente le conte, le théâtre physique, le cabaret, le mime, le théâtre invisible, le masque, le butô et le cirque.
En 2007 je crée avec Marjorie Neau la compagnie Les cogne-trottoirs et défend un théâtre engagé et poétique.

Le clown, que je découvre en 2010, devient mon expression de prédilection.
Je me forme auprès de Gilles Defacques, Marie Laure Baudain, Alexandre Pavlata, Michaël Egard et Eric Blouet.
De 2013 à 2020, se crée avec Eric Blouet une complicité de pédagogues, de metteur en scène et d’actrice :
- Je me forme à ses côtés (stages d’émergence, de duo, d’écriture), coanime les stages du désert en 2018 et 2019 ; jusqu’à développer mes propres stages en région lilloise depuis 2017.
- Je crée avec lui mon premier solo : Vivix, ovaires et contre tout, en 2016.

En 2018, je crée Jacqueline Verger, aux côtés de Joël Roth, Eric Blouet et Stéphanie Constantin en regards extérieurs.

Je travaille par ailleurs en direction d'acteur.ice sur plusieurs créations clown et cirque, notamment avec le Centre Régional des Arts du Cirque de Lomme, la cie Artbigüe, la cie Cirque inachevé et le groupe Zur.
J'ai rencontré Julia Kaczynska lors d'un stage en 2017. Puis nos chemins de comédienne se recroisent, et au fil de nos échanges une intuition devient évidence : les chemins du do in et du clown.e sont intimement liés. Depuis 2020 nous menons des stages mêlant ces pratiques : Julia initie le groupe au do in, et poursuit son chemin de clown.e durant le stage, embrassant ainsi les deux casquettes de la pédagogue et de la stagiaire. Cette place hybride nous permet à chaque stage d'enrichir les liens intimes entre le do in et le clown.

Julia Kaczynska

Depuis l'âge de 10 ans je fais du théâtre en participant à de nombreux ateliers et stages, j'obtiens un BAC théâtre en 1998 et je contribue à la formation de la troupe des Mandragores à Lille. Nous créons, de manière collective, entre 1999 et 2002, deux spectacles : Impuissance Provisoire et [karnaj] qui se joueront, entre autres, à la Roses des vents, à Métalu à chahuter et au festival d'Aurillac.
En 2009, avec l'aide de la cie TaZoa, je crée Clara69, monologue carcéral, que nous n'avons pas cessé de jouer depuis. Nous avons eu la chance de présenter ce spectacle au festival d'Avignon en 2012 et, depuis, nous partons tous les ans en tournée en France ou dans tout autre pays francophone.
Je travaille actuellement à l'écriture d'un nouveau spectacle.

La pratique régulière de toutes sortes de sports m'a permis de porter mon attention sur la relation que j'entretiens avec mon corps. J'ai obtenu en 2019 le diplôme de Spécialiste en Shiatsu à l'école Shiatsu Nord de Lille et c'est durant cette formation de quatre ans que j'ai découvert le do-in. Depuis l'obtention de mon diplôme je continue à me former à Paris auprès de Suzanne Yates dans son école Well Mother sous forme de stages réguliers qui approfondissent et développent ma pratique. Je suis depuis 2019 assistante de professeur au sein de Shiatsu Nord. Enfin, j'exerce aujourd'hui mon métier de spécialiste en shiatsu de manière quotidienne, sous forme de séances de soins individuelles.

En 2017, en participant au stage Le clown : un joueur au présent j'ai découvert la pédagogie proposée par Sylvie Bernard et c'est en croisant nos savoir-faire que nous avons eu l'idée de ce que nous vous proposons aujourd'hui.

Nous aborderons le clown comme un voyageur, un « glaneur de sensations », un monstre d'énergies au cœur du présent. Mais il n'y pas d'envol sans assises, sans une écoute de soi subtile. C'est pourquoi nous utiliserons le do in (= pratique du shiatsu sur soi) pour enclencher un réel dialogue entre le clown et son corps, et tenter par là d'être en symbiose avec les mouvements d'énergies qui le traversent. Par le do in, nous plongerons dans le corps sensible du clown.

Shiatsu signifie, en japonais, « pression avec les pouces ». Le shiatsu tire ses racines de la Médecine Traditionnelle Chinoise et peut s'apparenter, pour faire simple, à de l'acupuncture avec les doigts. Le do-in est l'art du shiatsu sur soi. Par un toucher conscient des méridiens énergétiques, il dégage la libre circulation de l'énergie, stimule la vie des organes, fortifie toutes les fonctions et les harmonise. Par cette pratique nous allons reprendre contact avec notre propre corps. Chaque centimètre carré de peau sera touché, étiré, pressé, respiré, ressenti. À partir de là, toute information extérieure ne sera plus seulement reçue par le cerveau ou le cœur au niveau intellectuel ou émotionnel mais par tout le corps dans ses moindres cellules. Le do-in est une technique d'éveil individuel. Grâce à lui nous allons être détendus, reliés et totalement à notre vraie place avec une connaissance intuitive de tout ce qui est nécessaire.                 extraits de « L'art du Do-In », de Jean Rofidal

Il s'agira alors de passer du corps sensible au corps joueur, d'embrasser ce grand OUI du clown, pour qui tout est jeu, de s'offrir l'envol du bouillon de vie qui le traverse, pour laisser éclore la fantaisie et la poésie sans la chercher. Inspirée notamment par les enseignements d'Eric Blouet, nous déploierons ce OUI par un travail sur les énergies et leurs résonances, et nous libérerons l'état créatif du clown grâce à une boîte à outils d'expressions (danse, chant, revendication, confession, écriture automatique...). Les journées commenceront par une exploration de l'art du do-in avec Julia Kaczynska, et se poursuivront à mes côtés pour l'éclosion des joueurs, autour d’exercices en groupe, en duo, et des passages solos en improvisation.

Ce qui sous-tend ma pédagogie est la recherche de l'autonomie du joueur : ouvrir ses consciences pour lui permettre à la fois d'être libre dans son improvisation, mais aussi d'en connaître les chemins d'accès. Autrement dit, une conscience du présent qui le traverse, et une conscience sur ce qu'il trace au présent ; une première porte pour ouvrir des dramaturgies d'écriture. Le do in suit aussi cette philosophie, il est pour moi le partenaire idéal pour préparer les joueurs à l'état du clown.