Stage - Clown polymorphe- 'Personnage naïf et maladroit'

Ce stage propose d’embrasser l’art de rater : apprivoiser la maladresse, le faux pas, en explorant un jeu qui naît du déséquilibre, de l’imprévu, de ce qui échappe au contrôle. l ne s’agit pas de cacher ses failles, mais de les mettre en lumière, de les habiter, de les amplifier et de les offrir au regard.

On y apprend à révéler la poésie cachée dans le ridicule et l’échec. Le corps devient alors un véritable instrument comique, capable de transformer le bide en triomphe, le dérapage en envolée poétique. On y apprend à rater avec grâce, à habiter ses failles et à les partager. Le corps devient un instrument comique, de désirs contrariés, de contradictions humaines. C’est dans cette exposition assumée que naît un rire profond, libérateur, qui ne juge pas mais reconnaît l’humain en chacun de nous.

Le clown naïf ne sait pas vraiment ce qu’il fait là. Mais il y est. Il reste. Il essaie. Il rate. Et il recommence. Ce personnage se construit dans l’instant, porté par une sincérité désarmante, un désir immense d’exister et de bien faire — même s’il n’y arrive pas. Il est dépassé par ses émotions et débordé par ses élans, perdu dans ses intentions, son corps parle avant sa pensée. Et dans ce décalage, il nous touche, il s’émeut de tout, il pleure parfois pour une poussière. Toujours un peu à côté, jamais vraiment “comme il faut”, il fait avec ce qu’il est, il ne cherche pas à plaire, il cherche à être là, il s’acharne à vouloir exister coûte que coûte, et c’est cette sincérité brute, cette capacité à rire de soi, à révéler la beauté dans le rien, qui le rend si comique, si humain, si bouleversant. Il ne rentre dans aucune case. ll existe à la marge avec ses fragilités assumées pour nous révéler notre humanité toujours un peu bancale. Avec lui le ridicule devient sublime, chacune de ses chutes peuvent devenir un envol, et ses maladresses deviennent de la poésie. Ici, le rire ne juge pas. Il naît de la tendresse, de la reconnaissance et de la beauté du raté.

Nous explorerons un théâtre où le jeu naît des conflits : entre le désir de bien faire et l’impossibilité de maîtriser ce qui arrive, entre ce que le personnage prétend être et ce qu’il révèle malgré lui. Le jeu émerge dans ces écarts, ces flottements, dans la tension entre volonté et incapacité, entre l’élan et l’accident. Pas dans la performance, mais dans ce qui déborde. Pas dans le contrôle, mais dans l’imprévisible.

Nous apprendrons à identifier les états traversés : l’élan initial (intention/état), la tentative (action/défi), et la résonance (ce qui reste). Ces bascules deviendront matière vivante pour nourrir l’improvisation, donner corps au rythme du jeu et ancrer la présence scénique.

Ce stage fait partie du deuxième module de la formation "création de personnages atypiques". Il est possible de suivre les 2 autres modules 'Émergence de la créature et/ou "Personnage espiègle et extravaguant". Il s'adresse à toutes les personnes ayant envie de s'engager dans l'émergence d'un processus créatif pour s'offrir un espace d'exploration, soit avec l'envie de juste venir pratiquer, ou avec déjà une idée de projet, une envie d'écriture d'un numéro, ou toutes autres formes de projet. Cet espace sera dédié à la recherche pour tester des choses, travailler l'autonomie dans sa manière de jouer. Mon regard sera là pour vous encourager dans vos choix, vous aiguiller avec des invitations et propositions de jeux, qui vous aideront à ne pas perdre votre envie/ plaisir de jouer, en trouvant du plaisir à rater. Revenir à l'essentiel du jeu en relativisant les enjeux et pressions du comédien-ne, en tentant de se lâcher la grappe pour que le jeu puisse s'inventer aussi par lui-même! Je ne ferais pas de mise en scène ou de directions d'acteur-rices dans le sens stricte du terme, j'essaierais plutôt d'être au service du jeu au présent, en m'adaptant de là où vous en êtes, pour plonger au maximum dans un espace créatif où l'expression singulière de chacun-e pourra se déployer petit à petit. Ce stage déclinés en 3 modules permet de toucher différents paliers d’état de jeux et d’acquérir une boite d’outils d’expression où chaque participant pourra évoluer à son rythme, en les expérimentant, en les questionnant, en les approfondissant et surtout en jouant avec eux. Chacun pourra affiner sa pratique et devenir ainsi plus autonome dans son travail de recherche dans son projet créatif ou dans sa pratique telle qu'elle soit. Ce stage peut se dérouler à partir de 6 personnes inscrites au minimum. Il est proposé en résidenciel, en pension complète (sauf les petits déjeuner). Pour plus d'infos, merci de nous contacter directement.

À partir de cadres simples et ludiques, nous ouvrirons un espace de jeu bienveillant et stimulant, propice à l’improvisation, à l’erreur joyeuse, au rebond créatif. Un terrain d’exploration où chacun·e pourra oser s’aventurer dans l’inconnu, rater, recommencer… et jubiler.

Les échauffements mêleront pratiques somatiques, temps de relaxation, méditations actives, éveil sensoriel, travail d’ancrage, de concentration et de mise en énergie. Ce socle permettra ensuite de plonger dans des mises en pratique concrètes, en lien avec les outils de l’acteur·ice, pour nourrir le jeu clownesque « propre à ce qui sera aborde dans la spécificité du module » sur le plateau.

À travers des explorations et improvisations guidées — en solo, duo, trio ou en groupe — nous construirons un espace fertile pour laisser l’imaginaire s’exprimer, les corps s’inventer et les clowns surgir. Chacun·e sera invité·e à découvrir peu à peu sa propre couleur de jeu, à laisser émerger un-e- créature- clown-e- personnage- bouffon-e singulier, polymorphe, intensément vivant.

À travers le travail corporel, le rythme, les jeux d’écoute et d’élan, il ne s’agira pas de "faire", mais de laisser faire. De ne pas forcer le geste, mais de le laisser naître. De faire confiance au processus de création spontanée.

Nous aborderons également la construction rythmique d’une improvisation : les séquences, les silences, les ruptures, les envolées, les échos. Nous verrons comment les obsessions du joueur-se peuvent devenir des moteurs de jeu, comment elles l’habitent, le déstabilisent, le guident — toujours en lien avec ce qui se joue, ici et maintenant.

Nous explorerons l’entrée en scène : comment un personnage prend place, respire dans l’espace, s’inscrit dans le temps. Quelle est sa quête ? Son prétexte pour être là ? Que cherche-t-il à vivre, à révéler, à traverser, à dire, à partager ?

Chaque participant·e apprendra à structurer ses improvisations, à poser des balises, à tracer un fil rouge sensoriel, tout en restant à l’écoute de l’accident, de l’imprévu, des pépites du présent.