Stage - "Portrait de l'artiste en clown "
Organisé par Christophe Guétat / Les veilleurs
42 h
rue des acqueducs 26150 Die France [email protected] 0618588507
Confirmé
« Le clown est le miroir comique de la tragédie, et le miroir tragique de la comédie »
Surgi d’un ailleurs, le clown est espéré pour les fracas qu’il provoque, les failles qu’il révèle, les défis qu’il relève. Et si le rire est son salaire, il ne s’exprime qu’à travers les sentiments. Il est le « condamné à vivre » pour qui toute chute est un départ, un élan. Il est l’idiot, le naïf, celui qui naît à chaque instant. Celui dont on se moque. Monstre aux mille visages ou être-ange, il flirte avec l’insensé, le déraisonnable et la folie.
PrérequisCe stage s’adresse aux artistes professionnel-les ou toute personne qui se trouve dans une démarche professionnalisante, ayant une expérience du clown et de la scène. Nous y travaillerons essentiellement le rapport intime que l’acteur-actrice entretient avec son clown.
Il est demandé d’envoyer par écrit quelques mots en amont du stage pour expliquer votre motivation à le suivre et ce que vous en attendez. Une réponse définitive sera donnée mi mars.
Groupe limité à 8 personnes.
ProgrammeOn ne peut exercer « ce terrible métier de faire rire les honnêtes gens » sans mener un travail exigeant d’acteur-actrice. Il y a sans doute une part innée dans la capacité à faire rire le monde (la vis comica) qui affronte tous les paradoxes inhérents à l’art vivant de la représentation. Cela consiste à mener un travail technique, qui donne une certaine maîtrise de son art, tout en acceptant de se laisser dépasser, de laisser échapper son intime et devenir ainsi auteur de soi-même. L’acteur-actrice se positionne comme médiateur-trice entre soi et son clown. Cette triangulation essentielle permet une mise en jeu de soi-même tout à la fois impliquée et distanciée.
Je privilégie une recherche sur l’essence plutôt que sur le caractère, afin d’aider à se défaire plutôt qu’à re-faire, à se dépouiller de ses habitudes, de ses conditionnements pour laisser émerger ce qui est prêt à advenir ; à explorer la partie immergée de l’iceberg, à voyager dans ses paysages intérieurs avant de donner forme à la partie émergée qui prendra l’allure d’une silhouette (corps, voix, rythme, costume et maquillage); à peaufiner l’attitude qui projète quasi instantanément dans un rapport clownesque au monde; à oser le silence. Cette posture, liée à une respiration intense entre l’intérieur et l’extérieur, permet de saisir l’espace entre toute chose. De cette extrême réceptivité nait l’action qui n’est en réalité que ré-action. Cette recherche fondamentale aboutit à une mise en forme définie, mais non définitive, lisible et reproductible de la Créature (le Clown), sorte de double dérisoire de soi-même.
La technique se travaille à partir d’un ensemble de gammes qui visitent tous les fondamentaux . Elles sont établies autour de la notion de musicalité (tempo-rythme, ruptures, variations), de séquençage (entrée-préparation-exécution-appréciation-sortie), de dissociation corporelle (haut-bas, asymétrie, oppositions), du masque neutre, de la triangulation du regard (soi, l’autre, le monde), de l’engagement énergétique (les 5 niveaux, l’échelle de Beaufort, opposition vitesse-intensité), de la plasticité émotionnelle (respiration, dilatation, retenue). Elles sont ensuite mises à l’épreuve à partir de canevas simples avant d’être éprouvées dans des improvisations individuelles ou collectives. Intervient alors la part d’auteur chez l’acteur/clown appelé à déployer une écriture en direct dont il-elle pourra se saisir pour enclencher, si ce n’est un spectacle, tout au moins un numéro, communément appelé « entrée ».
L’utilisation du Nez rouge inscrit le clown dans le registre du jeu masqué qui impose un ensemble de règles. Le nez figure un passage important dans un monde que je qualifie de sur-naturel, donc de fantastique. Il induit un rituel qui ne peut être négligé. Pour asseoir cette dimension rituelle, je choisis de marquer trois espaces distincts : la loge (espace d’évocation), la coulisse (espace d’invocation) et la piste (espace de provocation). La loge est considérée comme un espace privé de l’acteur-actrice où se déploie un ensemble d’images, d’objets, d’accessoires qui permettent d’évoquer le clown. La coulisse, espace d’invocation, d’imminence et d’élan. La piste, espace de provocation de soi-même, de son partenaire ou du public, est un lieu de défi. Je prête une attention toute particulière aux passages d’un espace à l’autre : de la loge à la coulisse se joue une préparation, de la coulisse à la piste se joue l’entrée, de la piste à la coulisse se joue la sortie, de la coulisse à la loge, le retour à soi. Cette structuration donne un cadre libérateur.
Aller à la rencontre de son clown, c’est oser son ridicule. L’essentiel du travail de recherche consiste à se laisser jouer, à laisser place à son clown quand il pointe son nez. Les consignes multiples qui posent un cadre doivent être toujours considérées comme prétexte et elles-mêmes sources de jeu. L’apprentissage passe par la capacité à jouer la consigne, puis jouer avec la consigne pour enfin déjouer la consigne. C’est la quête d’une joie, d’une puissance, celle d’être vraiment soi en s’offrant d’être un-e autre, libre de toute norme imposée.
Du lundi 13 avril à 09h30 au dimanche 19 avril à 18h00
Non
Français
Non
400.00 €
Clown de scène